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En fin de journée, une conférence inversée a permis aux participants d’interroger plusieurs « grands témoins » : Anna Street (chercheuse arts-sciences-eau), Thierry Burlot (président du Comité de bassin Loire-Bretagne), Marine Yzquierdo (avocate, Notre Affaire à Tous), Camille de Toledo (auteur et chercheur) et Loïc Blondiaux (professeur de science politique).
L’échange a mis en lumière que, s’il convient de faire évoluer le droit et la réglementation vers une véritable éthique de la Terre — en s’inspirant notamment des propositions de loi citoyennes qui visent à reconnaître des droits à la nature, démarche déjà engagée et dont il faut désormais attendre les effets —, il est tout aussi essentiel d’opérer une transition vers une économie politique terrestre. Dans cette perspective, Camille de Toledo appelle à faire de la nature une véritable “travailleuse”, dont les fonctions écologiques et sociales doivent être mesurées, documentées et valorisées. Ces services rendus — purification de l’eau, protection contre les inondations, recharge des nappes phréatiques, préservation des milieux vivants — constituent des actes vitaux qu’il importe désormais d’intégrer pleinement dans les politiques publiques, sous la forme d’un syndicat des rivières.
À SOS Durance Vivante, nous questionnons ces perspectives, conscientes que reconnaître le travail des rivières et leur place dans nos sociétés exige de repenser profondément nos lois, nos politiques et nos modes de vie. La Durance ne peut se réduire à une simple ressource à exploiter ni être évaluée uniquement à l’aune des bénéfices économiques ; elle est un être vivant, un partenaire du territoire, dont la protection et la vitalité conditionnent l’avenir de tous. La rivière et ses écosystèmes doivent être écoutés et respectés pour eux-mêmes, et leur gouvernance ne peut dépendre exclusivement des logiques économiques. Ainsi, notre démarche vise à sortir des compromis avec le capitalisme, en plaçant la Durance et les autres milieux vivants au cœur de décisions collectives, autonomes et solidaires, où la préservation du vivant prime sur l’exploitation et où les voix humaines et non humaines coexistent.
