Réhydrater la terre 

 

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Quelques mots sur le livre de Baptiste Morizot et Suzanne Husky très éclairant sur la manière dont nous pouvons collectivement agir sur les rivières. 

Au début du livre il est question des aménagements : les humains que nous sommes, en plus de nous être accaparé des rivières, avons imaginé être les seuls à pouvoir nous octroyer, collectivement ou personnellement, le mérite d’une prospérité, d’un progrès grâce à toutes ces eaux détournées, corsetées, aménagées. Rien pour les millions d’années qu’il aura fallu à la vie pour arriver par hasard ou par d’autres processus à la construction des rivières et des ces écosystèmes complexes, que nous avons contribué en peu de temps (face à ces millions d’années) à polluer, perturber, entraver, réduire, chenaliser etc.

Baptiste Morizot et Suzanne Husky,nous invitent à nous interroger, théoriquement et pratiquement, sur ce mythe.

En effet l’appauvrissement de la biodiversité (poissons, faune, flore, ripisylves etc.), la destruction de certaines fonctions, comme l’auto-épuration, montrent bien que l’aménagement humain n’est pas la bonne solution.

Ce qu’ils proposent, c’est une nouvelle alliance entre les humains, les rivières et les castors. Cette nouvelle alliance permet de comprendre qu’une restauration (1) de nos cours d’eau est à portée de main et non de diesel et de tractopelle.

Le castor est un prodige du low-tech et a une expérience des rivières de 8 millions d’années.

La bonne santé des rivières pourrait alors être retrouvée : on pourrait lui rendre ses possibles, et pas seulement ceux pour les humains et ses usages. « créer sa poésie elle-même avec ses verbes ».

La santé des rivières est ici convoquée, non pas pour l’assimiler à un être vivant, mais pour nous faire réfléchir sur sa proximité avec le vivant plus qu’avec les machines. Une machine, cela se casse et cela se répare, mais une rivière peut, elle, participer à sa guérison.

Cette guérison, cette renaturation, restauration, repose sur le principe « laisse la rivière et non le moteur diesel travailler », mais aussi « laisse le rongeur faire son travail ».

Les humains ne sont pas exclus de cette renaturation (1), ils font partie des vivants au même titre que les autres vivants de la rivière et la rivière elle-même.

La limite, c’est que des humains pris dans un système économique qui détruit ce lien d’interdépendance ou qui l’instrumentalise, ne peut pas permettre à la rivière de se restaurer.

Notre rapport aux vivants doit pouvoir changer par ces nouvelles alliances, sinon, nous risquons d’être bien seuls sur une planète devenue inhabitable.

C’est un long processus, notamment d’alliance entre les vivants, qui à rendu la terre habitable ; ce livre essaye de nous le rappeler. Le Castor est un des maître d’œuvre essentiel qui a permis d’hydrater la terre, condition indispensable à la vie. Nous allier avec lui , apprendre de ses techniques est donc indispensable.

 

(1) les auteurs préferent le concept de régénération que je vous laisse découvrir page 151 du livre (merci Françoise pour la remarque). SOS Durance vivante, aprés discussion, pourra choisir ce concept et participer à sa diffusion dans l'espace publique.

 

Quelques liens et vidéos:

Mouvement d'alliance avec le peuple castors

Baptiste Morizot parle du livre

 Un chantier castor

 

Un membre du conseil collégial