C'était le Dimanche 14 Avril 2024
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Ce fut une belle matinée organisée par Actions Coulon à laquelle nous étions invités pour accompagner la découverte d'une ripysilve de belle qualité.
Le point de rendez vous était à hauteur du pont qui enjambe le Coulon, en sortie de Cavaillon sur la route d'Avignon. Un petit chemin s'enfonce dans la ripisylve bien ombragée de la rive gauche de la rivière.
Cette belle ripisylve se développe vite sur une vieille digue qui, avec sa consoeur d'en face, "corsette" le lit mineur de la rivière.
Ces deux digues sont depuis longtemps vouées à disparaitre au profit de deux nouveaux "ouvrages d'art" plus hauts et plus "protecteurs"
Protecteurs d'un côté de la plaine de Cavaillon et des potentiels aménagements qui seront, on ne peut que l'imaginer, menés avec toute la série de désordres liés à urbanisation galopante, aux Zones d'Aménagements Concertés, à l'artificialisation des sols et aux emprises sur des terres agricoles ? Personne ne peut actuellement en être certain.
Un peu moins protecteurs sur la rive opposée, car la digue prévue serait plus basse que l'autre, de manière à assurer une surverse en cas de crue importante, surverse qui pourrait causer des inondations dans la plaine jusqu'à Bompas et peut être plus loin (par le passé Le Thor et l'Isle sur la Sorgue ont connu d'importantes crues du Coulon et/ou de Durance.
Action Coulon suit ce projet avec les acteurs concernés.
Pour les membres de SOS Durance Vivante le but était de découvrir et de faire découvrir un écosystème typique des bords de rivière.
Les deux arbres enlacés, le chêne amoureux d'un peuplier blanc : phénomène relativement rare dans la nature, une piboule et un chêne pubescent s'aimaient d'amour tendre ...malgré leurs différences.
La Piboule, c'est tout simplement le peuplier blanc commun le long de nos rivières.
Ce phénomène se rapproche de l'anastomose qui en médecine est une communication naturelle ou établie chirurgicalement entre deux organes, deux vaisseaux, deux conduits de même nature ou deux nerfs.
Le chêne, embrasse, empoigne, enlace la piboule ...trois actions, trois mouvements, une fusion.
Les deux arbres pourraient faire l'objet d'un classement aux arbres remarquables, à la seule condition de l'accord du propriétaire de la berge, en l'occurence domaine privé de la ville de Cavaillon.
Ces deux arbres ont poussé sur une digue réensauvagée. Une digue non ou insuffisamment entretenue qui est peut être l'indice d'une volonté de "laisser faire la nature" et de justifier ainsi un effacement total ?
La diversité botanique. Outre les arbres typiques de la ripisylve comme le peuplier blanc, les saules divers, nous observons des plantes comestibles comme le houblon, la silène, le gaillet, des plantes médicinales comme la chelidoine ou herbe aux verrues.
Le domaine du castor. A quelques dizaines de mètres de la route, une ou plusieurs familles de castors a (ont) choisi d'élire domicile. Des arbres taillés en biseau sont le signe que le castor "exploite" la nature pour se nourrir ; mais aussi quelques coups de dents sur certains troncs qui semblent être plutôt des bornages de propriété. Maryse, d'Actions Coulon, commence à en savoir beaucoup sur les castors et nous fait profiter de son expérience.
Qui dit castor dit barrages de branches entrelacées. Nous n'en verrons pas ici. Nous ne distinguerons que les coulées naturelles utilisées par l'animal pour se déplacer...comme beaucoup d'animaux (c'est aussi une des caractéristiques des bipèdes que nous sommes) le castor est routinier.
Nous rappelons que les constructions de barrage par le castor ne sont pas nuisibles à l'environnement, au contraire ; le niveau de la nappe phréatique est influencé par ces constructions qui, loin d'être étanches, laissent passer le flux de la rivière et ne créent pas d'eau stagnante propice au développement du moustique.
L'OFB, Office Français de la Biodiversité, est parfaitement informé de la présence du castor dans ces lieux.
Aucune trace d'épreintes de loutre, ces déjections luisantes et très odorantes que celle ci dépose sur les cailloux de la rive. Encore plus discrète que le castor, la loutre est revenue en Durance et il est fort probable que, si cela n'est pas encore fait, des familles de loutres viennent s'approprier les lieux. Des lieux où vivent de nombreuses espèce de poissons.
Les poissons du Coulon: de nombreuses espèces de poissons profitent des eaux fraiches de la rivière. Les poissons de Durance remontent souvent la rivière, soit pour se protéger des crues duranciennes, soit pour venir s'y reproduire.
Parmi la quarantaine d'espèces de poissons qui peuvent être rencontrées dans le bassin de Durance, il est possible de citer le barbeau, le chevesne, la carpe, la tanche, le hôtu originaire du bassin du Danube et son cousin le Toxostome, endémique des rivières du sud de la France, et bien d'autres encore.
Et puisqu'il est question de poissons, il ne faut pas oublier le phénomène qui met à mal les populations piscicoles dans le secteur : la sècheresse.
Ce n'est pas une sècheresse estivale comme on pourrait le croire, mais plutôt une sècheresse hivernale. En effet les hivers, ces dernières années, ont été pauvres en précipitations. La surverse du canal de Carpentras qui a son origine en Durance, alimente le Coulon de manière abondante en été. En revanche, lors du chomage hivernal de ce canal, l'apport d'eau propre et fraiche du canal est interrompu pendant deux mois environ.
Il suffit d'un hiver trop sec pour que les poissons remontés au printemps qui n'ont pas eu le réflexe de retourner vers la confluence meurent en grand nombre, hormis ceux sauvés par la Fédération de Pêche du Vaucluse. Il est toujours malheureux de constater les échouages de poissons malchanceux.
Nous observons le vol d'un Milan royal (à la queue fourchue) et la présence de fauvettes (certainement la mélanocéphale ou à tête noire), et quelques insectes comme souvent dans les milieux humides qui sont parfois leur dernier refuge.
Une belle matinée passée au bord du Coulon qui, de sa source vers la station d'épuration de Banon aux quelques kilomètres à l'aval d'Apt, s'appelle Calavon. C'est pourquoi nous le nommons souvent Calavon/Coulon ; une matinée trop courte pour une rivière qui a tant à raconter.
Pour en connaitre un peu plus sur le Calavon / Coulon
Coulon / Calavon (2) (sosdurancevivante.org)
Le Calavon-Coulon, une rivière sans eau ? (sosdurancevivante.org)
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Le 19 Avril 2024
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