SOS Durance Vivante et les soulèvements de la Terre : Quelle position ?

 

Comme vous le savez, le 21 juin 2023 il a été décidé au conseil des ministres de dissoudre les soulèvements de la terre (loi sur le séparatisme du 24 août 2021). C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’un mouvement écologiste est dissous.

Un élan national à l’appel de nombreuses organisations contestent cette dissolution et souhaitent le faire savoir de différentes façon. Par exemple des groupes locaux sont crées, s’organisent, et peuvent proposer de manifester.

SOS Durance vivante s’est posée la question sur la manière dont nous pourrions soutenir cette contestation. En effet comme les soulèvements de la terre, nous défendons le vivant .

SOS Durance Vivante continuera à soutenir ou à s'associer aux mouvements qui se soulèvent pour le vivant .

Chaque adhérent.e, chaque sympathisant.e le fera ou non, à sa façon, librement, avec ce qu'il.elle est et ce qu'il.elle rêve, ce qu'il.elle connaît et ce qu'il.elle vit.

Soyons ensemble, riverain.e.s, passant.e.s et habitant.e.s, l'eau et les terres, les sources et les poissons, soyons Durance et son lit, ses insectes et ses oiseaux, son bassin et ses arbres, avant qu'ils soient, et nous avec, trop abîmés...ou morts.

 

Mise à jour 29 aout 2023:

Explications sur le site des SLT

 

Le 27 octobre 2023 (les nouvelles ne sont pas bonnes): Voir l'article

 

9 novembre 2023:

Le Conseil d’État a annulé la dissolution des Soulèvements de la Terre. Une victoire pour le mouvement écologiste.

Article de reporterre

 

Extrait:

Les juges estiment que la dissolution des Soulèvements de la Terre (SLT) ne constituait pas une « mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public au vu des effets réels qu’ont pu avoir leurs provocations à la violence contre des biens ». Ils ajoutent « qu’aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre ». Le fait de relayer « avec une certaine complaisance des images d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre, notamment contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, ne constitue pas une revendication, une valorisation ou une justification de tels agissements ».[.]

Les juges avaient estimé que ce décret portait « atteinte à la liberté d’association, créant pour les requérants une situation d’urgence ». Ils avaient aussi considéré que ni les pièces versées au dossier ni les échanges lors de l’audience ne permettaient de penser « que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes ».

 

un article de médiapart du 9 novembre nuance cette victoire

Extrait:

Le bilan est donc plus contrasté que ne le laisse penser la décision sur les Soulèvements de la Terre ?

La décision sur les Soulèvements de la Terre est un peu l’arbre qui cache la forêt. Car, in fine, la loi de 2021 telle qu’interprétée par le Conseil d’État élargit considérablement la possibilité de dissolution. Le cas le plus intéressant et le plus discutable est celui de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie. On lui reproche tout d’abord d’avoir globalement défendu l’idée qu’il existe une islamophobie d’État. C’est déjà en soi contestable, car l’on pourrait considérer que cela relève de la liberté d’expression. En outre, il lui est reproché de ne pas avoir supprimé des commentaires haineux sur les réseaux sociaux. Cela va tout de même loin.

Et la décision au bénéfice des Soulèvements de la Terre reste-t-elle bien une victoire pour les associations écologistes ?

Il s’agit en fait d’une victoire à la Pyrrhus. L’annulation de la dissolution a été accordée du bout des lèvres. Le Conseil d’État commence par dire qu’il y a bien eu des situations où les Soulèvements de la Terre ont légitimé des comportements violents.

Mais, à la fin, il réalise une pirouette en appliquant un contrôle de proportionnalité dans lequel il estime que les provocations ont eu des effets réels mesurés et que donc la dissolution est excessive.

On peut voir cette solution de deux manières. Tout d’abord, on peut penser que le Conseil d’État a estimé que les violences les plus graves ont été commises par des personnes non liées aux Soulèvements de la Terre. Mais il est également possible de la voir, et je pencherais pour cette hypothèse, comme un avertissement sans frais, peut-être accordé en raison de la sympathie dont bénéficie le mouvement. Il n’est donc pas du tout à exclure que s’il y a de nouveaux appels à manifester, avec de nouvelles violences, le ministère de l’intérieur ne retente pas sa chance.

Au mois d’août dernier, le Conseil d’État avait déjà suspendu cette dissolution au motif que les violences avaient été « en nombre limité » et qu’elles s’étaient inscrites dans le cadre de la « désobéissance civile ». Que change sa décision sur le fond sur ce point ?

Le Conseil d’État dit quelque chose d’important pour la suite, à savoir que le fait que l’association défende une cause environnementale n’a pas d’influence sur la caractérisation de la provocation à la violence. C’est une remise en cause de ce qu’avaient dit les juges des référés et même un désaveu de leur décision.

Cette position contraste avec la jurisprudence de la Cour de cassation, qui a pu considérer, notamment sur l’affaire des décrocheurs de tableaux du président, que certains actes ne constituent pas des infractions s’ils relèvent de la liberté d’expression. Aujourd’hui, le Conseil d’État juge que ce raisonnement ne s’applique pas pour les dissolutions.

La prise de position du Conseil d’État limite l’idée, espérée par certains, que l’action environnementale, même parfois violente, échappe aux mesures administratives du fait de la légitimité de leur action. L’administration, par cette décision, pourrait ainsi avoir plus de latitude pour agir contre des associations écologistes. Le bouclier qu’aurait pu constituer la désobéissance civile est fortement remis en cause.

 

La Nature, Le Printemps, Fleur, Plante

 

SOS Durance Vivante

 

Commentaires: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.