Relation entre eau et forêt : une santé partagée.

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Le régime des eaux dépend de facteurs multiples. L’état des forêts des bassins versants compte pour beaucoup. Des forestiers le remarquent dans une étude consacrée à ce sujet : « La gestion de l’eau est une des fonctions attendues de la forêt qui doit être prise en compte dans les plans de gestion des forêts. » (1) On retiendra donc dans le résumé présenté ci-dessous l’importance déjà bien documenté de l’affaiblissement des arbres sur leur aire de répartition habituelle dans beaucoup de régions françaises. (2) Tout cela annonce les transformations à venir et invite à mettre en œuvre des plans de sauvegarde dans l’intérêt des forêts mais aussi de la ressource en eau.

 « Au cours de l’été 2019, toute la France a été le théâtre de deux canicules d’une intensité exceptionnelle, à la fin des mois de juin et de juillet. Les records de températures maximales ont à cette occasion été largement dépassés, atteignant les 40°C et plus dans le nord de la France, à plus de 10°C au-dessus des normales saisonnières. Avec les sécheresses de 2019 et 2018, les peuplements forestiers métropolitains ont donc subi une accumulation jusqu’ici inédite de conditions climatiques défavorables : leurs conséquences vont sans nul doute se poursuivre dans les années à venir, sans qu’il soit possible à l’heure actuelle d’en augurer l’ampleur. Déjà, les mentions d’importantes dégradations sanitaires imputables aux conditions extrêmes de 2018 se sont multipliées dans l’ensemble du pays, essentiellement sur résineux (douglas, sapin, épicéa, pin sylvestre), mais également sur hêtre, pour lequel le début de printemps a été marqué par des débourrements très perturbés… »

Pour ne s’en tenir qu’au facteur de la pluviométrie l’auteur note que «  La sécheresse amorcée à l’été 2018, qui s’est poursuivie au cours de l’automne et de l’hiver 2018/2019 a repris avec vigueur au cours de l’été 2019. Les précipitations ont été contrastées : si la sécheresse a sévi uniformément sur les plaines de l’est, de la Lorraine à l’Allier, les façades de la Manche et surtout de l’Atlantique ont connu un été correctement voire généreusement arrosé. Les situations ont été encore plus hétérogènes dans le sud de la France ainsi qu’en Franche-Comté du fait des orages, souvent intenses. De fait, les Alpes, la partie supérieure de la vallée du Rhône et surtout la Corse ont connu des excédents de pluviométrie parfois importants alors que la sécheresse régnait intensément sur le pourtour méditerranéen. Dans ce contexte, les jaunissements voire les rougissements de houppier sur feuillus, douglas et pin sylvestre se sont multipliés dans le paysage, par tâches. Ces conditions de stress ont ainsi contribué à un affaiblissement généralisé des arbres, les rendant plus vulnérables aux différents pathogènes et ravageurs opportunistes, en premier lieu, les scolytes. »

(1)Jacques Lavabre et Vazken Andréassian, La forêt, un outil de la gestion des eaux ?, Cémagref Editions, 2000, p. 19

(2)Bilan sanitaire 2019, LA LETTRE DU DSF (Département de la santé des forêts), N° 55 – JANVIER 2020, Ministère de l’Agriculture et de l’alimentation.

  • Bilan phytosanitaire 2019