Nos pérégrinations au fil de l'Eze

 SOS DURANCE VIVANTE accueille, Thomas , Stagiaire de BTS pour une durée de huit semaines.

" La mission qui lui a été confiée : pour la rivière l'Eze, effectuer un relevé des éléments portant préjudice à celle ci ou posant question au regard  de la continuité écologique, voire du cycle de l'eau, (seuils devenus inutiles, prélèvements d'eau dans la rivière, manque d'entretien des rives par les propriétaires de celles ci, visualisation des rejets suspectés d'être polluants ...)" ; des suggestions de remise aux normes lui seront demandées par la suite".

SORTIE du 5 Mai 2023 [Françoise, Jean Michel & Pierre D]

Nous voilà donc quatre à entammer notre descente de l'Eze.

Parcours prévu (et effectué non sans peine) : du point le plus en amont possible de la rivière, à la Bastide des Jourdans jusqu'au pont de Grambois, au pied du village.

Prise de contact avec la rivière au niveau d'un petit affluent canalisé, cuvelé jusqu'à la limite amont du village. 

Premier constat : un trou assez profond à la confluence, d'environ un mètre au maximum. L'eau est relativement claire.

Deuxième constat sur l'affluent : un rejet d'eau usée, vraisemblablement de l'eau de vaisselle ; ce qui laisse présumer que toutes les habitations de La Bastide des Jourdans ne sont pas connectées au réseau d'assainissement , ou que celui ci est défaillant.

 Première rencontre, fortuite, avec une personne membre du conseil Municipal qui nous indique la présence de nombreuses sources au niveau du village et de ses environs immédiats.

Elle nous signale également la présence en amont d'une source sulfureuse (en fait un ancien forage, puits artésien EDF)

Définition d'un puits artésien : foré jusqu'à une nappe d'eau souterraine jaillissant naturellement sous l'effet de la pression 

La "source" est matérialisée par une fontaine dont l’eau rejoint l'Eze à quelques mètres de la ; impact sur la qualité de l’eau?

Elle nous signale également les vestiges du barrage du Colombier situé à 100 mètres en amont.

Le barrage est un modèle réduit érigé par EDF avant la mise en place du barrage de Serre Ponçon ; barrage en terre (nouvelle technique de l’époque)

En savoir un peu plus sur  Le lac du Colombier, la source sulfureuse et l'Eze

Présence d’un déversoir du barrage sur la digue de terre ;  absence d’eau mais terrain apparemment humide vu la végétation...du type "prairie naturelle"

 Notre interlocutrice évoque aussi un projet de réfection du barrage ; avec un colmatage de la digue pour limiter sa perméabilité.

Le but de la restauration : avoir un plan d’eau d’agrément pour le village.

Elle nous invite également à prendre contact avec l’élu chargé de l’urbanisme et des aménagements qui pourra, à son avis,  répondre à nos diverses interrogations, ce que nous ne manquerons pas de faire. 

Présence aussi sur les lieux d’un château d’eau qui alimente les fontaines du village. L’eau n’est pas destinée à l’usage humain. Le village est connecté au réseau d’eau potable. Il se situe également dans le rayon d'action de la société du canal de Provence qui, pour les besoins de plus en plus preignants de l'agriculture locale, assure la distribution d'une eau "volée" au bassin de la Durance.La Société du Canal de Provence poursuit son développement en proposant l'accès à son réseau, à des utilisateurs de plus en plus éloignés de la Durance, pour des cultures autrefois économes en eau, mais nécessitant désormais une irrigation régulière. 

Il y a cinquante ans, arroser la vigne ou les oliviers (voire les lavandes)  était une hérésie ! Autre temps, autres moeurs ...

 Après cette disgression, le début de la descente proprement dite de l’Eze commence.

Une autochtone nous dit ne pas être au courant des projets d’aménagement du Barrage.

Passage en zone pavillonnaire et jardins. Les accès à la rivière sont rendus difficiles, conséquences d'une ripisylve non entretenue par les propriétaires riverains.

La rivière étant du domaine privé, les riverains sont propriétaires du cours d’eau jusqu’en son milieu, et ont un devoir d’entretien ainsi qu’une obligation de ne pas empêcher le parcours de l’eau et de ce qu’elle transporte...exemple ne pas barrer la rivière pour en faire un vivier ou une retenue d'arrosage.

Deux points d’accès à la rivière  au niveau de l’aval immédiat du village et au niveau du pont sur le chemin Vicinal des Pradons.

Présence d’anciens "ouvrages d’art" dont l’utilité pourrait être remise en cause.

Prélèvement d’eau dans l’Eze pour l’arrosage des jardins. Cette pratique est elle autorisée ? Une question que Thomas posera à ses interlocuteurs « acteurs » de la bonne gestion des cours d’eau comme le SMAVD qui est désormais porteur des compétences GEMAPI (nature des conventions GEMAPI pour l’Eze par exemple) ou Agence de l’eau. En savoir plus sur GEMAPI

Une question qu'il posera également : quel est le processus de programmation de restauration des rivières. Une question à laquelle l’Agence de l’eau peut répondre de manière détaillée.

Rencontres avec des promeneurs et des jardiniers rencontrés sur le parcours. Questionnés sur le projet de restauration du barrage, les personnes  sont au courant de celui ci, mais semblent douter de sa prochaine réalisation. Encore une question à poser au SMAVD suivant le type de convention signée. Question à poser également au Parc du Luberon et éventuellement à l’élu évoqué précédemment.

Constat sur le premier de ces deux points d'accès à la rivière : un seuil semble inutile et pourrait faire l’objet d’une programmation.

Sur le second point pas d’ouvrage faisant obstacle à la libre circulation du vivant. Le non entretien des rives et le pompage de l’eau de l’Eze sont constatés.Une question sur la légalité de ces pompages serait égalament la bienvenue.

 Rencontre avec un jardinier qui ne voit pas d'inconvénients à ce que nous traversion son terrain pour aller vers la rivière.

Il nous fait deux remarques :

"Avant, quand on était gamins, on prenait des poissons gros comme ça!" 

Nous, nous n'en avons pour l'instant pas vu un seul, malgré les lunettes polarisantes de Thomas.

"Il faudrait qu'ils nettoient un peu la rivière"

Nous ne connaissons pas ces "ils" mais nous pensons savoir que l'entretien de la rivière est de son ressort puisqu'il est propriétaire de la rive. 

Pour en savoir plus sur les droits et devoirs des riverains, un article dont le fond concerne l'Eze  : https://www.3cm.fr/Droits-et-devoirs-des-riverains

Autre point d’accès l'Eze au pont vers LUBA

Ce point se trouve à l’aval de la station d’épuration du village.

A noter , il s’agit d’une station conduite en phyto épuration.

Deux pompes de relevages notées sur le parcours Village Station.

Point particulier de cet accès à la rivière. Il correspond à une station Qualité « à jour » jusqu’en 2022.

 En savoir plus sur les critères Les stations Qualité

Notre constat à ce niveau en soulevant quelques pierres : peu de vie dans la rivière, à part quelques gammares, mais pas de vers.

Un recensement des invertébrés est certainement à envisager.

Pas de pollution apparente si ce n’est les indices visuels d’une qualité de l’eau médiocre.

En continuant notre progression vers l’aval, traversée partielle de la propriété privée d'un pépinieriste. Le propriétaire s’oppose à ce que nous poursuivions la descente de l’Eze en passant chez lui, ce qui est son droit. Finalement, il nous laisse regagner la route pour nous éviter de rebrousser chemin.

Nous avons eu le temps de constater que le réseau du Canal de de Provence est présent. Il nous explique que l’ancien plan d’eau aval est géré par la Société du Canal de Provence. Il n’est plus en service depuis que l’étang de la Bonde assure le relais et le stockage de l’eau.Son accès est interdit.

Constat également d’un pompage « clandestin» sur la rive opposé. Pompe de faible puissance en fonctionnement lors de notre passage.

Nous ne savons pas à qui appartient le terrain sur lequel la pompe est installée, mais vu la présence de la borne Canal de Provence sur la rive opposée, il serait surprenant que le pompage supposé clandestin soit de son fait. 

Le niveau de l’eau très faible dans la rivière 

Retour sur la route sous bonne escorte, accès à l’Eze rendu quasi impossible par la présence de propriétés privées.

Reprise du parcours au pont du Moulin du Pas.

Contournement par la rive opposée de la cave coopérative de Grambois.

Odeur pestilentielle (commune à toutes les caves importantes qui vinifient intégralement)

Pas de rejets constatés dans la rivière. Nous avions déjà été alertés sur des rejets possibles, mais l’Eze étant difficilement accessible à ce niveau, toutes nos tentatives d’observation ont été impossibles.

Nous sommes dans le secteur d'une  Station Qualité répertoriée par l'Agence de l'Eau 

Fin de notre balade.

Résumé des constat de cette journée assez éprouvante du fait d'un cheminement en bordure de la D956 trés passagère.Des obstacles ou reliquats d’obstacles dans le cours d’eau, une vie animale extrêmement pauvre, pas d’invertébrés d’eau « saine », absence de poissons, entretien des berges quasi nul, pompages certainement non déclarés.

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SORTIE DU 13 MAI 2023  [Thomas, Jean Michel & Pierre D]

 Nous quittons Grambois, au niveau de la station d'épuration au bas du village. Il s'agit, comme pour La Bastide des Jourdans d'une station conduite en Phyto épuration. 

 Rien de spécial à signaler hormis quelques déchets, peut être déposés la par la commune dans l'attente d'une évacuation plus règlementaire. 

Ci dessous l’Eze et ses environs immédiats entre la station et le pont

Passage impossible sur le chemin de l’Eze en rive Gauche privatisé dans sa totalité (vérifié sur Google map)

Route empruntée sur 300m/500 m

Jusqu’à un chemin carrossable privé (interdit) que nous empruntons innocemment 

De l’eau dans l’Eze à ce niveau

Un gour situé au niveau d’un ancien seuil (supposé) détruit et n’empêchant pas la libre circulation de l’eau.

Une supposée station de pompage en bordure de rivière, avec un bassin de stockage. L’ensemble paraît non utilisé. Vérification impossible

Ci dessous photo de la supposée station de pompage et capture d’écran google map pour son emplacement, on distingue bien le bassin de stockage.

Sur la capture d’écran il semble plein d’eau mais visibilité mauvaise

Vue aérienne de la « station de pompage » 

 Perte de la rivière et passage en surplomb de celle ci.

Reprise contact au niveau d’un pont sur chemin de terre

Reprise balade en rive droite en passant devant une propriété luxueuse.

Grand détour dans la colline

Arrivée au niveau de l’ancienne porcherie. Un batiment faisant office de garage à proximité de la rivière.

Demande aux occupants du garage la permission de continuer.

Arrivée à la limite déchetterie de la Tour d’Aigues

Cheminement impossible

Retour en arrière

Passage sur la route jusqu’à la route menant au vallon de Vaumale.

Conclusion de ce que nous avons constaté sur ce tronçon 

Présence de macrofaune (en trés faible densité) constatée par Thomas. Une larve de phrygane indicateur de bonne qualité quand elles sont trouvées en grand nombre. Le but n’étant pas de faire un relevé.

Autre indice de qualité de l’eau : petite population de chevesnes et rassemblement de vairons pour la fraie. Eau suffisamment claire pour bien distinguer ces petits poissons.

Certains gours doivent rester en eau même en été, ce qui permet aux poissons de survivre même en conditions extrêmes

Constat également par endroits du caractère de rivière méditerranéenne, petite rivière au milieu d’un lit assez large.

Ci dessous quelques photos de l’Eze

Autres points vu ce jour hors parcours : 

Passage au niveau des stations d’épuration de la Tour d’Aigues. Pas de mauvaises odeurs constatées. Pas d’effluents supects dans la rivière. Au niveau de la station d'épuration un graffiti qui, s'il n'est pas un chef d'oeuvre, en dit long sur le ras le bol des riverains au sujet des odeurs pestilentielles de la cave coopérative...

Passage au pont du Tourel, pas mal de poissons en particulier chevesnes mais aussi des vairons (supposés) et deux ou trois barbeaux méridionaux.

Sortie du 24 MAI [Françoise, Jean Michel, Thomas & Pierre D]

Cette balade concerne l’aval de la rivière Eze, du pont sur la départementale D973 à la confluence au niveau du lieu dit « le Tombadou »

Le point de départ se situe donc au niveau de l’ancienne scierie Guinde aujourd’hui disparue et du siphon du canal de Cadenet appelé également Canal Sud Luberon.Il y a une cinquantaine d'annéees l'eze étaient "tapissée" de poissons blancs qui remontaient de la Durance au printemps.

Tous les poissons de la Durance se retrouvaient dans le gour présent au pied du pont : Hotus, Toxostomes, Barbeaux Chevesnes, vandoises, ablettes, spirlins ...D'ailleurs, il y avait toujours des pêcheurs à cet endroit la (jeunes et vieux)

Une autre population commençait à apparaître à l'amont du pont, dont le vairon, le blageon et le Barbeau Médidional.

 PHOTO DE LA SURVERSE A VENIR 

La présence d'une surverse du canal de Cadenet devenu plus tard Canal du Sud Luberon assurait une eau fraiche et suffisemment oxygénée aux poissons qui se cantonnaiennt dans le gour.

Cette surverse est toujours présente, au niveau amont du siphon qui permet au canal de traverser le carrefour proche.

Un regard sur cette partie recouverte du canal 

Si un apport d’eau dans la rivière est bénéfique aux poissons, la mise en chomage du canal peut avoir des conséquences désastreuse pour la rivière, en cas de sécheresse hivernale.

Ce phénomène se retrouve également sur le Coulon à l’aval de Robion ou la surverse du canal est interrompue pendant le chomage de Canal de Carpentras.

Dans le cas du Coulon/Calavon, la mortalité est plus spectaculaire car la faune du Coulon est beaucoup plus abondante que celle de l’Eze.

A ce niveau de la rivière, la dernière Station qualité "active" de la rivière

Plus à l’aval, pont submersible, pont de la Mayelle (ou Mayette). A l’amont de celui ci un effluent sauvage, qui nous prouve une fois de plus l’existence de ce type d’atteinte.

Sur la photo ci-dessous, l'évacuation sauvage présumée aux pieds de Jean Michel. 

 Tout au long du cours de l'Eze, même après son passage sous le pont de la voie rapide, la pollution est encore visible quoique atténuée.

Certainement d'autres sources de pollution jusqu'à lancien émissaire de la Station d'épuration de Pertuis.

En effet, depuis plusieurs années, la Station d'Epuration rejette les eaux traitées dans la Durance, à l'amont de la déchetterie. Aucun rejet constaté à ce niveau la. Les rejets doivent certainement provenir des habitations bordant l'Eze (assez peu nombreuses dans ce secteur). Nous suggèrerons aux autorités compétentes que nous allons rencontrer dans le cadre du stage de Thomas, de procéder à une recherche (assez faciles avec l'utilisation de substances traçantes)

 Nos investigationsse terminent donc à quelques mètres du débouché de la confluence, un lieu envahi de roseaux, refuge d'une faune assez variée qui va du Castor d'Europe aux différents oiseaux sédentaires et migrateurs. Une zone à préserver de la folie des aménageurs de tout poils, fonçant tête baissée et yeux clos vers une catastrophe probable.

SQi nous avons trouvé des traces de pollution essentiellement due aux activités humaines, nous n'avons que peu de déchets sauvages dont les échantillons ci dessous qui laissent présumer les actifités des fautifs ...

Pierre D le 29 Mai 2023

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Nota : Cet article est susceptible d'être modifié ou amendé par les participants à ces sorties 

D'autres sorties seront peut être programmées pour affiner nos constats.