Les enseignements du verger partagé de Castries (34160)
Cette jeune forêt verger montre qu’une arboriculture pluviale et sans intrants est possible en région méditerranéenne.
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SOS Durance Vivante essaye de mettre en avant une agriculture vivrière et nourriciére.
Cette expérience montre qu'il est possible, de faire une agriculture, non pas sans eau, puisque il est question d'une arboriculture pluviale, mais bien respectueuse des cycles naturels (de l'eau, des sols et du vivant).
Les dérogations pour arroser toujours plus, ne sont pas la solution, comme le montre ce verger.
Extrait : (article complet ici)
7 ans après que la mairie de Castries ait alloué 8 000 m² à l’association Le Verger partagé de Castries pour y faire pousser des arbres fruitiers, une forêt verger composée principalement d’arbustes fruitiers issus de semis directs occupe ce terrain. Cette jeune forêt verger montre qu’une arboriculture pluviale et sans intrants est possible en région méditerranéenne.[.]
L’objectif que s’est donné l’association Le Verger partagé de Castries est de faire pousser sur les 8 000 m² un verger méditerranéen, constitué d’arbres fruitiers rustiques, sans irrigation (sauf les deux premiers étés pour les jeunes arbres plantés), ni apport d’engrais, ni traitement chimique, avec un investissement en matériel réduit (deux vieilles brouettes, deux pelles et une fourche).[.]
Les arbres plantés ont donné des fruits dès 2019 (cerises, abricots, pêches, amandes, pommes, poires, figues, prunes, coings, nèfles d’Allemagne, noisettes, jujubes, argouses, arbouses, kakis, amélanches) et le nombre de fruits a augmenté les années suivantes sauf en 2021 où la gelée noire d’avril a réduit considérablement la production. D’autres fruits (nèfle du japon, cornouille) sont attendus. Les tous premiers fruits des arbres issus des semis direct sont apparus en 2022 (pêches, prunes, pommes, amandes).[.]
En résumé, une monoculture d’arbres fruitiers produit en moyenne plus de fruits par unité de surface que la forêt verger de Castries mais sa production dépend de l’apport d’engrais, de produits phytosanitaires et d’eau. Les arbres fruitiers en monoculture auront aussi une durée de vie moins longue que les arbres des diverses espèces rustiques de la forêt verger. La diversité des espèces de la forêt verger la rend tout simplement plus résiliente aux hautes températures et gels, ainsi qu’aux maladies et insectes ravageurs que les produits phytosanitaires n’ont pas pu éradiquer dans une parcelle en monoculture d’arbres fruitiers.[.]
La sécheresse et les températures estivales élevées dans le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales en 2022 et 2023 ont fortement diminué la production fruitière et même provoqué la mort d’arbres sur certaines parcelles. Tous les modèles climatiques prédisent une augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse couplés à des températures estivales élevées en région méditerranéenne. En conséquence, les arboriculteurs ont demandé que dans le futur les dérogations aux interdictions d’irriguer des arrêtés sécheresse qui s’appliquent déjà aux plantiers (arbres de moins de 2 ans) soient étendues aux arbres fruitiers adultes. Mais n’est-ce pas une fuite en avant vouée à l’échec ?[.]
Alors que le verger partagé de Castries n’est pas irrigué, il a beaucoup mieux résisté à la sécheresse et aux températures estivales élevées que les parcelles de monoculture fruitière.[.]
Sur le plan économique, la forêt verger de Castries fonctionne dans l’esprit du « Zéro Budget Natural Farming » en plein développement en Inde, comme alternative à l’agriculture intensive. La forêt verger produit des fruits sur plusieurs mois dans l’année et ses arbres fruitiers rustiques devraient vivre de 80 à 100 ans, alors qu’une monoculture d’arbres fruitiers produit sur une courte période de l’année et ses arbres ont une durée de vie de 30 à 50 ans.
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