Big Jump 2021 : Une belle journée !
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SOS DURANCE VIVANTE
BIG JUMP 2021
Passons à l'action et protégeons nos rivières
A la base de loisirs de Lauris
Dimanche 11 juillet 2021
Le Big Jump : un saut collectif pour la reconquête de la qualité de l'eau.
Le Big Jump, c'est la fête de la baignade et des rivières vivantes au cours de laquelle des dizaines de milliers d'européens se baignent ou célèbrent tous en même temps leurs rivières, signifiant leur envie de voir la qualité de l'eau et des milieux aquatiques s'améliorer.
Fondé par European Rivers Network en 2002, le Big Jump recrée du lien entre les citoyens et leurs rivières, lacs et zones humides. Le Big Jump inspire et encourage les citoyens à se joindre à la mobilisation pour les sauver.
Descente de la Durance entre Cadenet et Lauris.
16 personnes sur 8 canoës ont descendu la rivière, interrompues par des baignades parfois forcées, obligées de tirer parfois l'embarcation par manque d'eau, admirant le paysage sauvage, observant les guêpiers et hirondelles, s'interrogeant sur certaines algues, côtoyant de nouvelles digues construites proches de la rivière, remarquant l'évolution du lit du cours d'eau.
Exposé, pique-nique, échanges sur la qualité de l'eau, le grand saut à 15h.
Une vingtaine de personnes a participé, quelques photos pour témoigner de l'événement. Depuis 2019, la plage de la rive droite a disparu suite aux crues, ce qui démontre la vitalité de la rivière si les gestionnaires acceptaient de lui rendre de l'eau. Nous avons donc traversé le courant conséquent pour aller rive gauche et faire le Big Jump : plongeons simultanés, chorégraphie à la mode des années 50, baignades et regagner la rive droite.
Les principaux problèmes et comment améliorer l'état de nos rivières
Les pollutions par les nitrates et les phosphates qui proviennent essentiellement des engrais et des eaux usées provoquent des développements de plancton végétal qui asphyxient les rivières. Les pesticides, utilisés en agriculture, sont toxiques, s'accumulent jusque dans les poissons et les coquillages et finissent dans nos assiettes.
Il faut faire évoluer les pratiques agricoles, améliorer le fonctionnement des stations d'épuration.
De nombreux textes nationaux existent pour lutter contre la pollution depuis 1964
L'évaluation du bon état d'une masse d'eau repose sur deux composants :
- l'état écologique, évalué selon des critères biologiques, physicochimiques et hydromorphologiques
- l’état chimique, évalué au regard du respect de la norme de qualité environnementale des eaux pour 41 substances dangereuses prioritaires.
Toute personne doit pouvoir accéder aux informations relatives à l'environnement. Les données sont normalement mise à disposition de tous sur certains sites. Elles sont présentées sous la forme de tableau qui parfois sont incompréhensible, il y a aussi l'absence de données ou le manque d' actualisation. Selon l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, l'état écologique de masse d'eau du bassin est resté "globalement stable" entre le bilan réalisé en 2015 celui de l'état des lieux actualisé en 2019: pour les 2 849 masses d'eau, le pourcentage de masses d'eau ou de cours d'eau en bon état est de 48% (52% en 2015) pour le bassin Rhône-Méditerrannée. On est donc passé sous la barre de la moitié des masses d'eau en "mauvais état", avec une détérioration de 4 points.
Les barrages et les seuils bloquent la migration des sédiments, empêchent la migration des poissons.
L'eau stagne et n'est plus naturellement épurée. Les digues empêchent les crues naturelles de s'étendre dans les vallées...et c'est l'inondation.
Il faut laisser la rivière fonctionner en lui rendant son espace et ne plus construire dans son lit, repenser les aménagements, enlever les obstacles, respecter les petits cours d'eau en ne les transformant plus en fossés.
Un rapport publié le 19/04/2021 par le WWF montre qu'il suffirait de supprimer 935 obstacles à l'écoulement des rivières pour retrouver 8130 km de rivières libres en France. A l'échelle de l'Europe, il démontre l'énorme potentiel offert par la suppression des obstacles en terme de restauration de la continuité écologique des rivières. Ce potentiel de 50 000 km de rivières libres est bien supérieur à l'objectif actuel de 25 000 km visé par la Commission Européenne dans la stratégie pour la biodiversité 2030. La suppression des obstacles à l'écoulement est la mesure la plus rapide, la plus facile et la moins chère pour restaurer une rivière. Son efficacité a été prouvée sur des obstacles dans le monde entier. Le délai entre la suppression de l'ouvrage et le rétablissement total de la rivière est très court. En quelques mois, le cours d'eau a retrouvé son espace de mobilité, la qualité de l'eau s'améliore considérablement, les forêts reprennent vie, les effectifs de la faune aquatique et terrestre explosent et l'ensemble des services, qu'une rivière en bon état écologique rend à l'homme, fonctionne à nouveau. Eva Hernandez du WWF ajoute : si nous voulons un paysage résilient qui permette à la nature et aux populations de s'adapter au changement climatique, nous devons nous pencher sur nos rivières et commencer à les libérer de tous les obstacles qui s'y sont accumulés au cours du siècle dernier.
Les aménagements hydrauliques ont modifié le cours de la Durance, la masse des eaux circule dans le canal EDF laissant un très faible débit réservé à la rivière de 9m3/s. En plus des centrales hydroélectriques, le canal sert aux autres usages : irrigation agricole, eau potable, industrie, tourisme,...
Il faut restituer l'eau à la Durance, utiliser l'eau plus efficacement, pour mieux la partager, adapter les pratiques agricoles, économiser l'eau.
La « Directive Cadre sur l'Eau » pour améliorer la qualité de toutes nos eaux
Restaurer rivières et lacs, une obligation pour tous les pays d'Europe.
L'Europe a fixé un objectif ambitieux : 100% des rivières et des lacs devaient être en bon état en 2015. Cette obligation qui date de 2000 vient renforcer la « Directive Baignade » de 1976. Le bilan de 2015 a montré que l'objectif n'a pas été atteint malgré les mesures prises. La France a obtenu une révision de cet objectif à 60%. Un report de délai pour 2021 et 2027 a été accordé pour les 40% restants.
Nous avons besoin d'eau en qualité et en quantité pour satisfaire de nombreux usages. Chaque fois qu'un usage pollue l'eau ou en prélève trop, ce sont les autres usages qui en pâtissent. Les rivières rendent des services : les zones humides limitent les risques d'inondation et de sécheresse, épurent naturellement l'eau, les rivières préservent la biodiversité, assurent le transport solide, alimentent les nappes phréatiques,... Et la Durance sera belle, heureuse, notre compagne et alliée.
La « Directive Baignade »
La qualité des eaux de baignade s'améliore depuis 1976
La « Directive Baignade » est l'une des plus anciennes directives de la législation environnementale en Europe. Votée dès 1976 pour améliorer la qualité des eaux de baignades, elle impose aux États membres de surveiller 19 paramètres : physiques, chimiques, microbiologiques et esthétiques. Très clairement, la qualité des eaux de baignades s'est améliorée grâce aux investissements menés pour l'amélioration des infrastructures de gestion de l'eau et des eaux usées. Certes la qualité s'améliore mais n'oublions pas que les nombreux sites de baignade « sauvages » et donc sans contrôle ne sont pas recensés. En moyenne et basse Durance, il n'y a aucun site de baignade recensé, contrôlé et surveillé. Tout le long du cours d'eau, EDF a posé des panneaux indiquant la baignade dangereuse. Des municipalités prennent des arrêtés interdisant la baignade. La Provence a écrit récemment que la baignade était interdite en Durance.
Combien de Big Jump devrons-nous encore organiser pour sauter avec joie et insouciance dans la Durance et retrouver une rivière vivante !
Pierre F le 21 juillet 2021
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